A la rencontre de Baptiste, bénévole très impliqué chez RdC, qui témoigne de son engagement..

« Rencontre des Continents c’est comme un
nuage : il a un côté flou mais il existe vraiment. Il évolue, il bouge.
Le nuage fait partie du décor comme RdC est ancré dans le tissu
associatif et son réseau. C’est un phénomène fort qui ne demande qu’à
grandir mais qui n’est pas trop grand non plus. Ce n’est pas figé et
c’est pour cela que j’y suis fort attaché car l’engagement est flexible
chez RdC. »


A son arrivée en Belgique, Baptiste a
cherché sur internet à s’impliquer dans une association qui travaille en
lien avec la sensibilisation et l’alimentation durable. Il a tout de
suite trouvé Rencontre des Continents. Cela fait maintenant deux ans et
demi qu’il apporte son aide précieuse à l’association. « Je suis un peu le bénévole à tout faire (ou à ne rien faire) ! »

Il est intéressant de revenir sur son parcours qui l’a fait évoluer.
Baptiste s’est tout d’abord lancé dans des études de gestion qui ne lui
convenait pas du tout. Il se dirige alors vers la sociologie. Ce qui
l’intéresse dans la sociologie, c’est sa tendance à ne pas s’arrêter aux
idées communes et à prolonger la réflexion. « J’ai
le sens critique, disons intérieur, mais il ne trouve pas de débouché
pérenne. Rien ne me satisfait vraiment dans le monde que je perçois. Je
reste à l’écoute, curieux de toute forme de cause, mais ne vais pas
jusqu’à m’engager car je considère à l’époque que, prendre position,
c’est en quelques sortes se mettre des œillères, perdre en curiosité
mais aussi en tolérance : je ne trouve donc pas chaussure à mon pied ! »

Il enchaine les jobs étudiants dans la grande distribution qu’il
critique, il voyage, il travaille ensuite chez WWF comme recruteur de
donateur. Il ressort de cette expérience avec plus de connaissances mais
il ressent aussi une certaine lassitude du monde de la récolte de fond,
de la communication et des grosses ONG en général, qui, d’après lui, ne
sont pas assez critiques et trop axées marketing. Suite à cette
expérience, Baptiste commence à beaucoup s’informer sur le thème de la
surconsommation et des dérives du système alimentaire conventionnel.
Après un séjour à Caracoles de Suc, une ferme autogérée d’Ardèche, il se
rapproche des idées de la décroissance. En 2014, Baptiste se lance dans
une thèse de doctorat. En parallèle, il s’implique de plus en plus chez
Rencontre des Continents. Il fait des formations comme le Projet
Alternatives Locales de Quinoa, une formation à l’outil pédagogique du
jeu de la ficelle, la formation d’Educateur à l’Alimentation Durable de
RdC, il devient 1er lien du cercle des « Robins des bois », il participe
à la réflexion sur le cercle bénévole, il fait partie du Cercle Cœur et
est également un des administrateurs de l’asbl. Baptiste offre son aide
à Rencontre des Continents ponctuellement. Cet investissement, il le
fait pour lui aussi : « cela m’apporte de
la satisfaction de participer à un projet de société qui me correspond
(au niveau des valeurs et du fonctionnement) et que j’aimerais voir
advenir dans le monde. C’est une source d’inspiration pour penser ma vie
en société et avec mes proches. »
Deux ans et demi après s’être
lancé dans sa thèse, il décroche une bourse pour financer sa recherche
pendant quatre ans. Il décide alors de faire de la sensibilisation à
l’alimentation durable à Bruxelles son sujet de recherche. Il explique :
« j’observe les manières dont différents
acteurs, privés ou publiques, avec un focus sur les associations se
réclamant de l’éducation populaire, inventent et mettent en œuvre des
dispositifs de formation/éducation/sensibilisation afin de changer les
représentations et les comportements des citoyens en matière de
consommation alimentaire. C’est aussi voir comment la consommation
alimentaire et les collectifs associatifs et militants bruxellois sont
révélateurs d’évolutions de l’engagement. J’adore retracer les parcours
d’engagement (récit de vie) avec les personnes engagées pour une
transition alimentaire afin de mieux comprendre la constitution de leurs
sensibilités militantes et les tensions qui traversent leur
engagement. »
Une recherche qu’il est en train de réaliser actuellement, qui promet d’être riche et passionnante.

Enfin, Baptiste nous partage à quel point son engagement lui a permis d’évoluer : « sans
exagérer, je compare mon engagement dans ce monde et chez RDC en
particulier, à une véritable émancipation sociale vis-à-vis de la
neutralité axiologique dans laquelle j’ai longtemps baigné ! »