A la rencontre de Corentin, bénévole de longue date, qui témoigne de son implication chez RdC
"J’ai
rencontré Sebastien Kennes et Daniel Cauchy à une petite activité qu’on
menait sur ce que c’était la citoyenneté responsable et là j’ai tiqué
sur la manière de parler de Daniel et de Seb, et on ne s’est plus
vraiment lâché de vue depuis. » RdC c’est une histoire
qui remonte à son job précédent chez Oxfam Magasins du Monde où il était
animateur, chercheur, et responsable de campagne autour des questions
d’alimentation, d’agriculture et accessoirement sur les questions de
responsabilités sociales d’entreprises. Corentin est actuellement
coordinateur d’un projet de recherche-action sur des modèles agricoles
péri-urbains à la Maison Verte et Bleue. Le but de ce projet est
d’essayer de développer des modèles de production qui puissent être
applicables sur la région bruxelloise. Il faut donc articuler des
travaux d’universitaires et de chercheurs avec des maraîchers et des
collectifs qui essayent de produire une grande quantité de légumes sur
une petite surface.
Cela fait 6 ans que Corentin connaît RdC, il y a vu beaucoup de choses
se réaffirmer et évoluer. Chez RdC, Corentin a pour le moment un rôle de
conseillé et de boîte de réflexion pour l’organisation par son
implication dans le cercle cœur. Il a également été impliqué dans le
développement de l’outil pédagogique "ficelle 2".
Ce qui a intéressé Corentin chez RdC, c’est l’analyse de la complexité
des enjeux alimentaires, la posture éducative de l’asbl et sa vision
politique. Pour reprendre ses mots : « d’abord
il y a la grille d’analyse des enjeux alimentaires à travers le prisme
de la complexité. C’est se dire qu’en fait derrière notre assiette, il y
a tous les enjeux de la société qui se jouent et tout ce qui
conditionne notre assiette est vu à travers une lunette où on expose et
on explore le fait que les problèmes ne sont pas simples et qu’ils sont
entremêlés les uns aux autres. Je pense que c’est une bonne appréhension
des phénomènes pour avoir une démarche éducative qui change vraiment
profondément les comportements des gens. C’est d’abord comprendre la
complexité pour après se dire comment est-ce qu’on peut agir et comment
est-ce qu’on peut aussi, en tant que citoyen, "trouver sa place" sans
croire qu’on va changer le monde d’un seul coup de pinceau. Et donc ça
c’est le truc qui m’a beaucoup plu chez RdC. C’est une posture
éducative, de sensibilisation et même de mobilisation qui est très
ouverte sur la complexité. Très déterminée et exigeante sur sa vision
mais très tolérante vis-a-vis des individus, là où ils se situent et là
où ils accrochent avec les enjeux alimentaires. »
Être bénévole chez RdC lui apporte tout d’abord un apprentissage
personnel en lui permettant de continuer à nourrir cette vision-là et
pouvoir être actif en nourrissant une association qui a une vision
politique intéressante. Ça lui apporte aussi beaucoup de voir comment
une organisation peut se structurer, en faisant référence à la logique
des cercles, l’idée de saisir les envies et les forces vives là où elles
se situent et d’où elles proviennent, de comprendre cette structure et
d’essayer de la dynamiser. Et puis ce qui le motive aussi c’est l’idée
de soutenir, à travers RdC, la formation d’un mouvement pour la
souveraineté alimentaire qui est quelque chose de fondamental pour lui.
Pour Corentin, il y a ceux qui font leurs plaidoyers en faisant un
travail très spécifique et très pointu mais il y a aussi la conscience
et la mobilisation du plus grand nombre qui constitue un élément très
important dans le mouvement.
« Pour moi, RdC c’est un chantier
permanent. C’est plein d’expérimentations en tout sens. Si tout est en
chantier et si tout s’expérimente, il y a quand même malgré tout un
socle qui donne une certaine robustesse à l’organisation. Une vision du
changement par le bas, avec les gens et dans une posture joyeuse et
bienveillante. Beaucoup d’organisations sont assez pourvoyeuses de
vérités, ici on construit la vérité avec les gens. »