A la rencontre de Renaud, Volonterre "Maïté" de longue date, qui témoigne de son engagement pour le collectif RdC
Après avoir travaillé 2 ans chez Refresh comme encadrant cuisine Renaud prend actuellement le temps de se questionner sur la façon dont il envisage la suite de son parcours professionnel. Papa de trois enfants, la priorité pour lui en ce moment, c’est de prendre du temps pour sa famille.
Il y a quelques années il termine des études d’ingénieurs à l’ECAM qui le mènent vers de petits boulots techniques comme ingénieur en électricité dans le secteur industriel. Mais le goût n’y est pas et tout cela manque de sens pour lui.
Il y a cinq ans il se dit :« Je veux trouver quelque chose qui me fait vibrer et qui me plaît vraiment. » Il se lance alors dans une formation de cuisine au CERIA. En parallèle, il cherche une façon d’aborder la cuisine qui résonne avec sa sensibilité pour le développement durable.
« Rencontre des Continents, j’en avais entendu parler en bien mais je ne me souvenais plus du nom de l’assoc jusqu’à tomber par hasard sur la formation du cycle d’approfondissement en "Cuisine écologique et politique". » C’est après avoir suivi cette formation qu’il a eu envie de continuer comme VolonTerre chez RdC. Ça lui plaît de pouvoir s’investir sans pour autant avoir la pression du travail. Il aime l’idée de faire quelque chose de constructif avec d’autres et surtout de partager sa passion pour la cuisine. Il prend aussi plaisir à approfondir petit à petit les thématiques propres à RdC et découvre une approche qu’il trouve assez douce et très ouverte, concrète mais pas dogmatique. Une philosophie de l’engagement qu’il explore chaque jour un peu plus.
« J’ai apprécié la façon dont les bénévoles étaient intégrés à travers la création des cercles, qui leur laisse une place juste. Je me sentais reconnu et ça ça donne de la motivation pour s’investir. C’était un espace où la philosophie n’était pas que dite mais on sentait que les valeurs étaient vécues et expérimentées à travers l’organisation même de l’asbl. Et ça, ça porte plus que les grands discours. »
Pour lui être bénévole chez RdC c’est aussi vivre de vrais moments de convivialité avec les autres Volonterres qui sont finalement devenu comme une bande de copains, et ça aussi ça donne envie de s’impliquer, de se retrouver pour le plaisir, de continuer à apprendre et comprendre petit à petit RdC.
« Récemment j’ai appris que c’était une asbl d’éducation populaire.
J’aime bien que les choses soient hyper claires donc j’ai besoin d’aller un peu plus loin. C’est ma façon de m’approprier tout doucement les choses. C’est souvent ce qui se passe quand on fait les séances cadeaux, aux formations et quand on s’organise en cercle pour réfléchir à ce qu’on fait. On a essayé ensemble de comprendre : tiens mais qu’est qu’on est en train de faire en fait ? On fait de l’éducation populaire paraît-il ! Il m’a fallut un moment pour comprendre le concept d’anecdote alimentaire. Au fond dans ce contexte, la posture et le chemin pour expliquer l’Alimentation Durable est plus importante que l’AD en elle même. »
Il s’est fait piquer lui aussi par la systémique. « Je ressens qu’il y a quelque chose derrière mais c’est encore à creuser pour moi. Souvent je me demande si les gens comprennent vraiment c’est quoi la systémique. » Pour l’instant tout ça lui semble encore éloigné de ses pensées quotidiennes mais il est curieux de continuer à explorer les richesse de cette manière complexe de regarder le monde.
Renaud fait partie du petit noyau dur présent dès le début du cercle "Maïté" (animatrices-teurs des cycles de cuisine écologique et politique) dont il était à l’époque l’animateur. Il contactait les gens pour organiser les réunions, pour préparer et faire évoluer les cycles de cuisine. Petit à petit, les permanents on prit en charge la partie logistique et organisationnelle, ce qui permet selon lui une continuité et « du coup ça me tient vraiment à coeur de profiter de cette dynamique pour continuer à m’engager. C’est très agréable d’être volonterres chez RdC. Ça m’apporte plein de choses et ça me permet de réfléchir tranquille et sans pression à mon engagement, à mon impact, la petite pierre que je peux amener au changement. Ça me permet de me remettre en question et ça me fait du bien. »
Il aime cette façon agréable de faire des choses ensemble qui l’épatent à chaque fois et se nourrit de la richesse de la diversité de tout ces regards. Pour lui ces échanges dans le groupe créent un terreau propice à l’émergence de ces belles relations propre à RdC. « Pour moi RdC, c’est un espace d’expérimentation d’un être ensemble qui tranche assez avec la façon dont on nous propose d’être ensemble dans la société aujourd’hui. »
S‘il devait décrire le collectif, il dirait tout simplement : « C’est chouette d’y être, d’en faire partie »
Interview réalisée par Louise De Coster, Juin 2018.