(Image : [https://reporterre.net/Cuisine-menage-enfants-Le-confinement-exacerbe-les-inegalites-hommes-femmes )
Voir l’invisible dans la crise et au-delà
Parmi les effets multiples de cette « crise sanitaire », il est offert à qui veut bien le voir une mise en lumière de certaines inégalités, précarités de notre modèle de monde.
Le confinement commence, le slogan « Restez chez vous » est partout… et de facto, il y a comme un malaise.. il apparaît bien plus nettement que d’habitude que « chez soi », ne signifie pas la même chose pour tout le monde. RdC vous propose une « photo panoramique » de ce paysage.. et comme d’habitude, sans avoir peur de regarder les précipices, nous verrons aussi les forêts qui poussent.
Il y a des « chez soi » qui rassurent, protègent, réconfortent.. des lieux de calme, de repos, de travail, d’épanouissement, de vie, de découvertes, de lecture et de tant d’autres choses encore,.. de ces « chez soi » où on se sent bien.
Mais il y a aussi des « chez soi » qui pèsent.. trop petits, trop remplis, sans endroits de repli, en mauvais état ou carrément insalubres… où l’on est à l’étroit et où il paraît bien plus long de rester « confiné.es »… de ces « chez soi » où on se sent enfermé.es.
Il y a malheureusement des « chez soi » qui font mal, qui sont synonymes d’insécurité, de peur, de stress, de violences… de ces « chez soi » dont, déjà en temps normal, on tentait de s’évader un maximum d’heures par jour.. à l’école, au travail ou au parc.. de ces « chez soi » dont on se retrouve pris au piège.
Et puis finalement il y a celles et ceux, pour qui « chez soi » ne renvoie ni à un toit, ni à quelques murs précis, mais à partout et nulle part.. à dehors, quelque part, dans l’insécurité et la précarité, aujourd’hui comme hier d’ailleurs.
Pourquoi en parler et au nom de quoi / qui ?
Ces inégalités qui sont dénoncées depuis longtemps, sont exacerbées en cette période particulière. En tant qu’organe d’éducation populaire à l’intersection de divers secteurs et enjeux sur le devenir de nos sociétés, nous pensons que l’espoir, s’il doit y en avoir, c’est d’agir, se mettre à l’écoute et d’être en appui à celles et ceux qui sont fragilisé.es, pour que ces situations puisse permettre aussi de visibiliser toutes ces inégalités, de laisser la place aux personnes concernées et d’y chercher ensemble des réponses à appliquer hors temps de pandémie…
En attendant...
Voici donc un petit tour d’horizon des réflexions et des initiatives qui ont fleuri ou continué de grandir en réponse à toutes ces situations où le « restez chez vous » amène des situations difficiles…
Au cas où l’envie vous prendrait de participer ici ou là, ou juste de partager tout ça ou juste un bout, nous vous partageons pleiiiiiiiiin de liens, et parfois même des petites pistes d’actions concrètes, pour participer au mouvement de solidarité virale.
C’est parti...!
FOCUS (partiel) SUR CE QUI SE PASSE DE SOLIDAIRE EN TEMPS DE CORONA
(voir aussi cet inventaire partiel réalisé par Extinction Rebellion )
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Puisqu’avec la crise sanitaire, les inégalités sont démultipliées, leurs conséquences sur conditions de vie et de santé des personnes aussi.… La ligue des droits humains nous rappelle que « lorsqu’une société fait l’impasse sur la garantie des droits fondamentaux les conséquences en sont terribles ». C’est pourquoi les droits humains sont un des instruments essentiels pour faire face à la crise du coronavirus, en rappelant que la santé est un droit fondamental dont PERSONNE ne doit être exclu !
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Sur le blog « les oublié.es du coronavirus » sont recensées, centralisées et diffusées des informations relatives à l’état de santé des personnes précaires et vulnérables pendant la crise du COVID-19 (les personnes sans-abri, les étrangers en séjours précaires, les demandeur.euses d’asile, les détenu.es en centres fermés, les détenu.es en prisons, ou encore d’autres situations -toxicomanie, travailleuses du sexe, psychiatrie,…-).
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Sur le blog « les oublié.es du coronavirus » sont recensées, centralisées et diffusées des informations relatives à l’état de santé des personnes précaires et vulnérables pendant la crise du COVID-19 (les personnes sans-abri, les étrangers en séjours précaires, les demandeur.euses d’asile, les détenu.es en centres fermés, les détenu.es en prisons, ou encore d’autres situations -toxicomanie, travailleuses du sexe, psychiatrie,…-).
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La Fédération des Services Sociaux rappelle l’existence d’une Aide sociale d’urgence pendant le confinement et a cartographié tous les services d’aides alimentaires à Bruxelles et en Wallonie. Un numéro vert d’urgence pour toute personne nécessitant une aide sociale urgente (alimentation, logement, dettes, chômage, situation professionnelle ou familiale, isolement…) a été ouvert : 0800 35 243, de 8 heures à 20 heures en semaine et de 10 heures à 18 heures le week-end.
- Elle nous propose ici de réaliser ou d’imprimer une affiche pour diffuser ce numéro près de chez nous (fenêtres, commerces, etc.) afin de toucher les personnes plus isolées.
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Le Centre de Prévention des Violences Conjugales et Familiales est joignable par téléphone au 02/539.27.44, 7 jours sur 7 de 9h30 à 17h30.
- Il a contribué à la mise à disposition d’un hôtel pour les femmes et familles victimes de violences conjugales ou familiales pouvant accueillir jusqu’à 50 personnes..
- Il nous rappelle plusieurs informations importantes dans le document suivant :
- Sous le hashtag #ProtectTheUnhoused, des organisations à travers le monde insistent pour mieux protéger les personnes sans logement du Covid-19. En Belgique, Infirmiers de rue, Médecins Du Monde Belgique, Médecins Sans Frontières, Samu social Brussels, Plateforme citoyenne, Douche FLUX, qui agissent sur le terrain contre la propagation du coronavirus auprès des publics vulnérables, s’unissent pour lancer un appel global à la solidarité et à l’action, afin de protéger les personnes dépourvues de logement : sans-abri, migrants hébergés ou non... face à la pandémie du Covid-19.
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Un hall a été mis à disposition le long de l’allée du Kaai pour abriter les distributions de nourriture (et parfois aussi de kits d’hygiène ou autres) qui sont organisées plusieurs fois par semaine par des organisations, associations, collectifs à destination de toutes les personnes sans-abris ou mal-logées… Citons par exemple Belgium Kitchen, Les Cuistots solidaires, Deux Euros Cinquante, Les Gastrosophes, Serve the City, et bien d’autres encore…
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De nombreuses initiatives se sont adaptées ou ont démarré pour permettre aux personnes mal-logées de se confiner dignement. La majorité fonctionnement notamment grâce à une importante mobilisation bénévole.. et même si l’implication citoyenne pour relever tous ces défis peut être évidemment questionnée... en attendant, c’est une formidable aventure de prendre part à ce mouvement de solidarité !
- Des hébergements collectifs ont ouverts à Bruxelles et un peu partout en Belgique pour accueillir des personnes migrantes. A Bruxelles, la "Sister House" est un hébergment collectif entièrement géré par des femmes, qui n’accueille que des femmes migrantes.
- La Porte d’Ulysse (qui héberge chaque nuit 350 migrants), a adapté sont dispositif pour respecter les normes sanitaires et permettre le confinement 24h/24… et donc assurer 3 repas par jour aux personnes confinées, grâce à l’équipe de la cuisine de la Porte d’Ulysse.
- Dans plusieurs communes de Bruxelles et de Belgique, des hôtels, des halls sportifs, des bâtiments vides.. ont été mis à disposition des personnes sans-abris ou mal-logées, avec le soutien et la participation d’associations locales et/ou de structures communales.
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Des douches de piscine ou de salles de sport sont mises à disposition des personnes en situation précaire.
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Des tas d’initiatives solidaires en tous genres fleurissent, notamment à Bruxelles où 3 « badass solidaires », comme elles s’auto-proclament, ont pris le pli, depuis le début du confinement, de les recenser pour les rendre plus visibles sur la page FB « Solidarité Solidariteit Brussels Bruxelles Coronavirus ». Quelques exemples ici…
- « Pour eux » propose à des citoyen.nes de confectionner des repas qui seront livrés par d’autres citoyen.nes à des personnes qui en font la demande.
- Des groupes de citoyen.nes organisent des livraisons de repas, comme ce petit groupe du centre de Bruxelles qui a depuis fait des petits dans plusieurs communes...!
- Sont évidemment recensées toutes les initiatives de fabrication de masques.
ET AVANT.... ET APRES...?
Pour terminer, comme évoqué en début d’article, toutes ce situations ne sont pas apparues avec cette crise.. et toute l’année, depuis des années, des associations, des collectifs, des citoyen.nes tentent de faire bouger les lignes, de proposer des solutions..
Par exemple.. sous le slogan « Le logement pour les gens, pas pour le profit », les initiatives [Droit à un toit ] et le Housing action day militent pour l’accès à un logement décent pour tou.te.s, en lien avec le mouvement européen European Action Coalition for the Right to Housing and to the City.
Le média « Tout va bien » a notamment commencé une enquête sur la crise du logement à Bruxelles et nous emmène découvrir des pistes d’actions inspirantes à Berlin.