La fin des pesticides de synthèse en Belgique L’appel de 100 citoyens

L’appel

Les pesticides sont des poisons qui détruisent tout ce qui est vivant. Ils sont dans l’eau de pluie, dans la rosée du matin, dans le nectar des fleurs et l’estomac des abeilles, dans le cordon ombilical des nouveau-nés, dans le nid des oiseaux, dans le lait des mères, dans les pommes et les cerises. Les pesticides sont une tragédie pour la santé. Ils provoquent des cancers, des maladies de Parkinson, des troubles psychomoteurs chez les enfants, des inferti­lités, des malformations à la naissance. L’exposition aux pesticides est sous-estimée par un système devenu fou, qui a choisi la fuite en avant. Quand un pesticide est interdit, dix autres prennent sa place. Il y en a des milliers.

Nous ne reconnaissons plus notre pays. La nature y est défigurée. Le tiers des oiseaux ont disparu en quinze ans ; la moitié des papillons en vingt ans ; les abeilles et les pollinisateurs meurent par milliards ; les grenouilles et les sauterelles semblent comme évanouies ; les fleurs sauvages deviennent rares. Ce monde qui s’efface est le nôtre et chaque couleur qui succombe, chaque lumière qui s’éteint est une douleur définitive. Rendez-nous nos coqueli­cots ! Rendez-nous la beauté du monde ! Non, nous ne voulons plus. À aucun prix. Nous exigeons protection. Nous exigeons de nos gouvernants l’interdiction de tous les pesticides de synthèse dans notre pays.

Assez de discours, des actes.

Promotion

L’adresse à diffuser pour aboutir à cette page web : www.coquelicots.grappe.be


L’argumentaire

En finir avec les pesticides

En 2009, le parlement européen et le Conseil européen adoptaient une directive instaurant un cadre d’action pour parvenir à une utilisation durable des pesticides.

Trois postulats sont à la base de ce plan :

  1. On peut réduire l’utilisation des pesticides, mais on ne peut pas s’en passer si on veut améliorer la production agricole ;
  2. Aux faibles doses d’exposition, les pesticides sont inoffensifs ou, en tout cas, présentent peu de risques ;
  3. L’innovation permet de substituer des pesticides peu dangereux à ceux qui posent des problèmes pour l’homme et l’environnement.

Ces trois postulats sont faux 

  1. L’agriculture biologique, la permaculture, l’agroécologie donnent des résultats remarquables sans pesticides de synthèse.
  2. On sait déjà depuis 20 ans au moins qu’il n’y a pas de seuil de sécurité pour l’apparition de certains cancers de même que pour certaines perturbations hormonales. Pour des pesticides suspectés d’être cancérigènes ou perturbateurs hormonaux, le risque existe, quelle que soit la dose d’exposition.
    Une étude récente (Environmental Health Perspectives du 27 juin 2018), conduite par des chercheurs de l’INRA et de l’INSERM, deux institutions françaises non suspectes d’écologisme militant, a mis en évidence l’effet cocktail de l’exposition aux pesticides : des rats nourris par des aliments contaminés par un cocktail de 6 pesticides, à des niveaux réputés inoffensifs ont développé une forte prise de poids, une augmentation du taux de graisse et un diabète chez les mâles, avec, pour les femelles, d’autres effets plus subtils.
  3. Le 15 avril 2018, un groupe de chercheurs français, biologistes et médecins a alerté les autorités nationales et européennes sur les risques potentiellement graves de l’utilisation de la nouvelle génération de fongicides, les SDHI (inhibiteurs du succinate déshydrogénase)*. Ces fongicides, utilisés à grande échelle depuis dix ans, se retrouvent dans les eaux et dans nos assiettes et sont ainsi susceptibles d’entrainer des dérèglements cellulaires, par blocage de l’enzyme SDH, laquelle est universellement présente chez les êtres vivants. Or les tests toxicologiques préalables à leur autorisation de mise sur le marché ignorent ce risque ce qui justifie pleinement la demande de suspension de cette autorisation.

L’utilisation durable des pesticides est un leurre qui sert les intérêts industriels, mais permet de contaminer durablement notre milieu de vie, en toute légalité.

En première ligne, les insectes victimes de cette contamination disparaissent. En 30 ans, la population d’insectes a diminué de 80 % en Allemagne. Comme les oiseaux sont très majoritairement insectivores, la raréfaction des insectes les affecte directement. La ligue belge pour la protection des oiseaux constate en 2018 une diminution de 60 % des oiseaux en milieu agricole en 28 ans dans notre pays. Le constat a eu lieu aussi en France et aux Pays-Bas.

La conclusion la plus réaliste à tirer de ces faits accablants a été proposée aux citoyens suisses au cours de l’année écoulée. Une pétition réclamant l’interdiction de tous les pesticides de synthèse a recueilli en quelques mois 100 000 signatures. Ce résultat entraine selon la loi suisse l’organisation prochaine d’un référendum qui tranchera en toute légalité. C’est la voie à suivre. Comme nos voisins et amis français, exigeons aussi qu’il soit mis fin à une politique d’empoisonnement systématique de notre milieu de vie et de nos enfants au nom d’une illusoire compétitivité de l’agriculture.

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* Le boscalide est un de ces SDHI. Ses résidus sont les plus fréquemment mesurés dans les aliments contrôlés dans l’Union européenne.

Les 100 primosignataires et les associations

 

Les primosignataires (PDF).

Les associations qui soutiennent l’appel.

Écrivez-nous pour les rejoindre : info@grappe.be

L'appel de 100 citoyens

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