C’est la fin de l’année, l’hiver est là… Quelles réflexions allons-nous emporter avec nous dans notre tanière ? Quelle nourriture allons-nous choisir pour alimenter nos esprits jusqu’au printemps ? Voici un extrait d’un rapport remis en juin, fruit d’un travail collectif pour aborder des réflexions qui traversent RdC, et peut-être une matière intéressante à penser en cette période troublée…
"Face à l’uniformisation de notre société, comment la personne humaine se construit-elle ? Comment développer des « territoires existentiels » permettant des sujets dignes ? Comment penser les changements indispensables également en termes de « savoir être » ? Comment, dans nos actions, veiller toujours à la qualité des processus de singularisation ? Quelles sont les évolutions mentales, psychiques ou psychologiques, les imaginaires et les types de subjectivités qui ont conduit aux rapports prédateurs des sociétés dites modernes à leur environnement ou à ce qu’ils considèrent comme la « nature » et aux rapports sociaux dans leur ensemble ? Et comment ces subjectivités, ces psychés et ces imaginaires sont-ils en retour affectés gravement par ce que l’on pourrait appeler « l’attitude prédatrice » du productivisme et du capitalisme ? Il convient donc de se demander quels seraient alors les changements d’ordre mentaux qu’il serait nécessaire d’opérer pour qu’il en soit autrement et que nous puissions tendre vers un nouvel « habiter ensemble » ?
Au regard de tout cela, « construire un sujet libre et responsable » ne devrait plus être entendu au sens moderne d’un affranchissement de toutes contraintes du monde extérieur, mais comme la possibilité de développer des singularités et des hétérogénéités riches et inventives de par la conscience et le vécu de nos interdépendances. Travailler sur nos imaginaires, en partie produits par les récits qui nous entourent peut passer par une approche individuelle de nos peurs, nos angoisses, nos perceptions, nos croyances limitantes ; mais la construction d’une psyché écologique et sociale n’est pas uniquement un travail psychologique/individuel, car pour accéder à la psyché il faut du pratique, de l’expérimentation.
Face aux tendances de replis sur soi et aux replis identitaires, face aux angoisses et aux blessures psychologiques que provoquent les délitements des sphères sociales et la destruction de l’environnement, il s’agit aussi de retrouver notre pouvoir d’agir individuel et collectif par la transformation de nos désirs et affects et des flux potentiellement créateurs qu’ils constituent.
Accorder une attention à ces flux et y nourrir les affects joyeux au sens Spinoziste pour lutter contre les passions tristes, c’est à cela aussi que nous nous attelons dans nos processus éducatifs."
« Les idées que nous utilisons pour penser avec d’autres idées comptent.
Quelles histoires racontons nous lorsque nous racontons d’autres histoires ?
Quelles questions nous permettent de réfléchir à d’autres questions ?
Quels nœuds nouent d’autres nœuds ?
Quelles pensées pensent des pensées ?
Quels descriptions décrivent d’autres descriptions ?
Tout cela compte.
Quels liens lient des liens ?
Quelles histoires font mondes quels mondes font des histoires ? »
Dona Haraway, « Vivre avec le trouble » leçon de l’ethnographie des pratiques de pensée de Marilyn Strathern.
Si penser ou agir ensemble vous appelle, venez nous retrouver à notre forum annuel du 9 décembre autour des questions d’écologie décoloniale ou marcher pour le climat ce dimanche 3 décembre ou découvrir les "tables accueillantes ixelloises"… ou encore découvrir nos formations et les belles propositions de nos partenaires.
Chez RdC, nous nous réjouissons de cheminer avec vous au creux de l’hiver !
Le collectif RdC
(que vous retrouvez ici et également sur Facebook)
Les petits bonus :
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