"Le pouvoir exige des corps tristes. Le pouvoir a besoin de tristesse parce qu’il peut la dominer. La joie, par conséquent, est résistance, parce qu’elle n’abandonne pas. La joie en tant que puissance de vie, nous emmène dans des endroits où la tristesse ne nous mènerait jamais"
(Gilles Deleuze)
Difficile de faire abstraction du climat anxiogène après ce mois de juin et son lot de nouvelles douloureuses.
Mais sommes-nous vraiment "condamné·es" à subir ce qui semble devoir advenir ? Quelle capacité d’action ou de réaction nous reste-t-il ?
Où trouver la joie ? Au commencement, il y a nos imaginaires.
Plusieurs sources nous appellent à les réenchanter.
Fatima Ouassak (Pour une écologie pirate, Le front des mères) et Sandrine Roudaut (Les déliés, Les suspendu(e)s) qui nous invitent à ne pas laisser les dystopies sombres coloniser nos imaginaires, mais à les ensemencer de nos victoires, nos utopies.
Le média Reporterre qui nous propose un nouveau calendrier écolo révolutionnaire pour "célébrer les victoires, entretenir l’utopie".
Jeanne Henin qui nous invite à remplacer les mots qui mentent par les mots qui manquent pour reprendre le pouvoir dans "Les mots qu’ils nous faut".
Et puis il y a le concret, se rassembler, raconter, partager les peurs et les angoisses pour les surmonter, mais aussi les projets, les résistances, les joies pour les nourrir ; célébrer les victoires comme celles de Aiseau-Presles suite à la mobilisation du 17 avril contre le projet d’agri-voltaïsme ; imaginer, soutenir ou participer à des actions, comme celles proposées par Occupons le Terrain, les Soulèvements de la Terre ou le Front anti-expulsion.
Et RdC dans tout ça ?
A notre modeste mesure, nous tentons de nous faire le relais de cette posture, de la transmettre dans nos actions d’éducation, d’expérimenter une "résistance joyeuse", sans nous complaire dans le déni face à ce monde terrible à appréhender.
Puisse cet été nous ressourcer et nous permettre de reprendre notre souffle, pour continuer à contribuer à co-construire des îlots de création, de résistance et de vision de mondes plus solidaires et plus respectueux du vivant.
"Agir avec intention et conviction, mu.e par un espoir radical. Pour qui lumilutte, se résigner n’est pas une option. Parfaitement lucides sur les difficultés, les lumilitant·es se concentrent sur les failles dans le système, sur l’étendue des possibles et sur le potentiel humain. Lumilutter mobilise une énergie d’action déterminée qui permet de sortir de l’impuissance. Un des slogans des lumilitant·es est « Now Future », une référence lumipunk à No Future."
Mots extraits du livre "Les mots qu’il nous faut" de Jeanne Henin, présents également dans "Les Utopiennes, des nouvelles de 2043".
Pour finir, nous ne pouvons pas nous quitter sans une pensée pour la famille de Luc Carton qui est parti, ce lundi 1er juillet "libre et déterminé, entouré d’amour et de tendresse". Lui qui aura notamment emmené Rencontre des Continents sur le chemin de l’éducation permanente. Gratitude et bon voyage.
Le collectif RdC
(que vous retrouvez ici et également sur Facebook)
Les petits bonus :
*Envie de belles opportunités de métiers qui ont du sens ? Allez faire un tour sur notre page "emplois" dédiée à ça ! Ce mois-ci, vous retrouverez de quoi rejoindre l’équipe du Début des Haricots et d’Agroecology In Action !!!
*Envie de mettre les mains dans la terre et de contribuer à un chantier des Brigades d’actions paysannes ? Allez faire un tour sur la page des BAP et venez faire un tour à leur BAP’becue le 2juillet à la Maison de la Paix !
*Envie d’en savoir plus sur "Mycelium" ? Mycélium est le nom d’un ensemble d’organisations et cercles au service d’un écosystème plus large, sans frontières fixes ni membranes définitives, c’est un réseau de collectifs, initiatives et associations qui coopèrent entre elles, au service de transformations écologiques et sociales radicales ! Toutes les infos sont par ici !