Confinements, distances de sécurité, angoisses, paralysies, renforcement des inégalités structurelles de nos sociétés, élans de solidarités… ce que peut un virus ! Si une situation prend sa consistance dans l’importance des défis qu’elle affronte, nous vivons une situation bien singulière.
Elle nous donne un important moment d’expérience collective de la complexité, tant au niveau micro que macro. Nous entendons chaque jour des liens s’établir entre le COVID-19, les experts infectiologues, des pratiques sociales et commerciales, l’industrie automobile, de la peur, des animaux, des modèles mathématiques et de l’imprévisible, les inégalités sociales entre pays et en leur sein, des engagements de nos représentant.e.s politiques, des frontières et des avions, et dans tout ça... nos états d’âme… !
Un virus minuscule apparu en Chine qui s’est propagé en quelques semaines sur la terre entière. S’il est primordial d’élucider certains aspects, les spéculations sur les origines exactes via tel ou tel animal sauvage nous empêchent de voir que notre vulnérabilité croissante face aux pandémies a une cause bien plus profonde, qu’est notamment la destruction accélérée des habitats. Ce virus ébranle nos économies et les conceptions de la mondialisation. Mais après, tout comme avant ? En plus fort, pour rattraper le retard ? Vite relancer la sacro-sainte croissance ? N’est-il pas encore temps de changer de lunettes, de faire les liens, de révéler les interdépendances et se situer, se positionner dans nos réalités de terrain ?
Et si nous construisions des dispositifs d’apprentissage ? Que nous enseigne ce virus ? Si nous utilisions cette “crise” comme une opportunité de changements, non plus à la marge, mais réels et profonds dans tous les domaines ? Comment apprendre avec elle que d’autres mondes et récits que ceux qui nous sont majoritairement proposés aujourd’hui sont possibles, voire qu’ils existent déjà, même si encore marginaux ? Comment nous oblige-t-elle à définir ce qui nous importe ? Quels imaginaires réenchanteurs déployer en ses temps de confinement ? Comment, grâce à cette contrainte, prendre la mesure des changements possibles pour nos sociétés, celle des autres peuples et de l’ensemble du vivant ? Que va vouloir dire par exemple vivre dans l’incertitude en fonction de nos modes de vie, de nos zones de vie géographique, au niveau local et planétaire ? Nous avons bien entendu que des entreprises réfractaires au télétravail (“impossible à mettre en place” disait la direction) ont finalement installé ce dispositif en à peine 2 jours !
Et si nous partagions nos histoires de questionnements, de solidarités et d’entraides (personnes vulnérables, femmes, précaires, métiers du "care", sans abris, réfugié.e.s,...), de gratitudes pour toutes celles et ceux qui nous protègent (dont toutes les personnes exerçant des fonctions essentielles pour la gestion de la “crise” et qui ne peuvent pas rester chez elle) ? De redéfinition de ce qui nous importe, de simplicité vécue, les unes avec les autres ? Si nous partagions nos réflexions quant aux possibilités de transitions ouvertes vers une société plus solidaire, plus sobre, plus douce, plus respectueuse du vivant ? Si le moment était particulièrement propice à la distinction entre maximum et optimum ? Toujours plus (de voyages, de confort, de biens matériels) ? Ou plutôt toujours mieux, dans un équilibre à réinventer ? Et si nous réfléchissions aux possibles que cette situation nous enseigne maintenant pour des réponses à d’autres défis, finalement bien plus immenses ?
Et si cette “crise” nous montrait combien nos questionnements et actions éducatives sont légitimes et sans cesse en quête de liens ? Ne baissons pas les bras, serrons-nous les coudes et profitons de ce moment pour rassembler nos énergies pour la construction d’autres projets de société qui font sens et ont leur place ici et maintenant.
Trop tôt sans doute pour de grandes leçons, mais commençons à les répertorier, chacune et ensemble. Nous vous invitons à partager vos apprentissages, récits, ressources au sein de notre collectif. Merci de nous transmettre vos témoignages, questions, rêves, propositions,... !
Toute notre équipe s’est organisée pour s’adapter au mieux à cette situation exceptionnelle. Nous sommes tou.tes en télétravail, à votre écoute et disponibles par mail. N’hésitez pas à écrire directement à la personne de notre équipe que vous souhaitez joindre (toutes les adresses mail individuelles sont ici).
Tous les événements et formations prévus d’ici le 15 avril ont été annulés ou reportés. Les événements prévus ultérieurement sont en cours d’évaluation et nous vous tiendrons informés dès que possible. Plus d’infos lors de la prochaine newsletter d’avril.
Nous vous transmettons ici la tribune "Après la pandémie" du dernier numéro d’Imagine, sur le sujet, co-signée par RdC et d’autres acteurs de nos mouvements sociaux. Et vous retrouverez ici quelques articles sur la situation actuelle qui font résonance avec les réflexions de notre collectif et nos mouvements. N’hésitez pas à faire de ce document, qui est en construction, une source d’information la plus riche et stimulante possible.
Prenez soin de vous et du vivant qui vous entoure, qu’il soit tout proche ou éloigné...
Le collectif RdC
(que vous retrouvez ici)