Portrait de Thibault

 

RdC
présente aujourd’hui Thibault !

Amoureux
du pain et volonterre dans des actions de sensibilisation et de
formation de RdC

 

Il a fait 10 km à vélo
rien que pour venir faire avec moi cette petite interview-portrait de
45 minutes dans notre jardin florissant malgré la grisaille ambiante
 ! J’en suis presque gêné. Mais j’ai affaire à quelqu’un qui
a été livreur à vélo pendant une année et qui n’a pas froid
aux yeux sur ce plan. Avant d’être un fervent cycliste, il est à
la fois père et grand-père. Il a 61 ans, et est volonterre chez RdC
depuis trois ans.

 

Il décrit son parcours comme « chahuté », d’abord marqué par des études scientifiques d’ingénieur, où il regrette que dans les cours soient trop prégnante cette « obsession pour l’efficacité, le rendement, […] où on découpe tout en petits morceaux ».

 

Intuitivement, il met cela en parallèle d’une toute récente visite dans un champ d’essai de blés panifiables près de Gembloux : « on croît qu’on peut tout contrôler, sur toutes ces petites parcelles bien carrées, […] en jouant juste sur un ou deux paramètres tels que la variété de blé ou les quantités d’engrais. En s’intéressant en sortie uniquement au rendement à l’hectare et à la teneur en protéine des grains, et pas du tout au goût du pain produit avec ces blés  ! »

 

Au niveau alimentaire, le modèle du supermarché est selon lui tout à fait en continuité avec cette approche rationnelle, morcelée et déconnectée de ce qui se passe en amont ou en aval.

 

Son expérience professionnelle dans des grosses multinationales en particulier, où le profit et le cours de l’action dictaient la marche de l’entreprise, l’a amené à souhaiter mettre au centre de son travail l’humain, l’échange, les relations.

 

Il commence sur le tard une carrière dans l’enseignement. Il aime que l’humain soit au centre dans l’enseignement (et l’argent juste un outil), mais le fait d’avoir dû changer chaque année de matière à enseigner, ou d’école, ou des deux, ainsi que les tensions liées à la gestion de classe l’ont régulièrement laissé complètement sur les genoux, épuisé. Il en a donc tout récemment conclu que le monde de l’enseignement, ce n’était pas pour lui et il a préféré changer une nouvelle fois de direction.

 

Thibault s’intéresse de près à la thématique du pain et aux enjeux qui entourent la production des céréales. Il y a une bonne dizaine d’années, avec sa compagne d’alors, il a lancé sa propre entreprise dans le Sud-Ouest de la France, fabriquant son pain dans son atelier et le vendant sur les marchés. Cette première aventure entrepreneuriale lui permet aujourd’hui de se lancer avec plus de confiance dans un nouveau projet de boulangerie artisanale au levain, associé à deux autres boulangers au sein de la coopérative Les Coopains, à Laeken, dans lequel il est investi depuis quelques temps.

 

 

https://lescoopainsdelaboulangerie.be/

Simon, Roger, et Thibault font du pain sur commande, chaque vendredi et samedi dans les ateliers de Fermenthings, au sein du « village durable » BE-HERE. Les commandes peuvent être retirées dans la boutique de Fermenthings, chez Boscoop ou au Café Palto à Laeken. Suivez-les sur Facebook, Instagram ou newsletter

 

Il attache aussi beaucoup d’importance à la place du beau, de l’esthétique, et déplore la « bêtise et l’aveuglement » d’un politicien belge qui entend gérer le pays « comme un ingénieur » et non « comme un poète ». Il questionne : « Dans le potager en autocueillette CourJette, on a planté des fleurs. Elles ne servent à rien d’autre qu’à apporter du beau ! ».

(je repense alors personnellement au rapport du petit prince avec sa fleur...)

 

> L’alimentation durable ?

 

C’est quelque chose qui est arrivé très progressivement d’année en année dans ses habitudes de vie, sans pour autant y coller l’étiquette « alimentation durable ». Il se sent donc très compréhensif vis à vis de ceux qui ont du mal à changer d’habitudes alimentaires, et du temps nécessaire pour ce type de changement : « toute une vie ! »

Aujourd’hui il s’approvisionne notamment au potager en autocueillette CourJette qui
lui procure beaucoup de plaisir et qui gagne a ê
tre connu.

 

> RdC ? « Une bonne raison de se lever le matin »

 

Il rencontre d’abord Louise, animatrice chez RdC, dans son Gasap, et en vient à donner plusieurs animations autour des céréales et du pain au sein des cycles de cuisine écologique et politique de RdC Laurier et Orme.

 

Il a aussi donné une animation à l’aide du jeu de la ficelle au sein du programme d’éducation au développement JAGROS rassemblant des étudiants des métiers de l’agronomie.

 

Il a aussi cette année participé aux stands d’expérimentation proposé par des groupes de volonterres de RdC au sein de Jam in Jette et de la Fête de l’Environnement.

 

Il trouve en particulier dans ses actions avec RdC, du « sens » et une adéquation avec ses « valeurs », car il aime le contact, l’échange avec les gens, et est particulièrement sensible aux enjeux d’« exploitations » au Nord comme au Sud, notamment le « vécu des agriculteurs ».

 

RdC pourrait selon lui davantage intervenir auprès de publics étudiants, dans des filières professionnalisantes en rapport avec l’alimentation, et chercher à augmenter la diversité sociale et culturelle de son public et notamment celui qui participe aux ateliers cuisine Orme et Laurier.

 

MERCI A Thibault pour son engagement (que l’on espère encore long) !!