Portrait de l’infatigable FAZIA !

 

"Je suis en recherche de sens et de conscience"

RdC présente aujourd’hui Fazia ! Une volonterre nourrissant un amour inconditionnel pour le pain, le blé, la paysannerie... et l’approche systémique !

Elle est là, assise à la terrasse de café. Terrasse qui sera le cadre de cette interview-portrait. Je suis légèrement en retard... "Mes excuses Fazia"... mais son énorme sourire de bienvenu rempli de joie me met à l’aise instantanément. Cela annonce un moment d’échange très agréable, inspirant, et rempli de phrases "pépites" qui valent le détour ! En route pour cette aventure !

Oscillant entre colère, militantisme, analyse réflexive, récits d’expériences enfantines ou sensorielles, alignée avec ses affects, et nourrie d’un sens esthétique, Fazia est un panaché de tout cela... Un panaché plein de panache !

Petite fille de paysan, elle est en contact avec la nature, le verger, les animaux dès sa petite enfance. Son histoire personnelle la portent encore aujourd’hui dans sa recherche de sens et de conscience : "Je voulais faire un pain aussi nourricier que l’amour de mon grand-père".

Aujourd’hui elle a lancé l’Atelier du pain vivant.

Elle fait pour le moment une fournée par semaine, à base de blés paysans. Blés avec lesquels elle entretient une relation forte, passionnée et affectueuse. C’est toujours avec poésie et amour qu’elle les décrit.

Une relation forte qu’elle entretient aussi avec leur lieu de production, La Ferme du Hayon et Marc Van Overschelde, qui entretient une passion pour le renouveau des blés.

Après avoir travaillé en restauration, la question de la santé, et plus précisément de la santé environnementale, émerge comme sa préoccupation centrale, et le pain comme élément (vivant) lui permettant de s’engager ici et maintenant, par expérimentations, en faveur de davantage de respect du vivant. "Le vivant, c’est beau" dit-elle simplement.

"Elle a raison dit"... Me dis-je en voyant ses pains...

Des études de nutrition en cours, un livre traitant de l’approche systémique posé sur notre table, elle se plaît à dire que "la nutrition commence dans les sols". Phrase symptomatique de sa transformation intérieure vers un autre type de raisonnement, plus systémique, conscient des interdépendances entre tous les éléments du système alimentaire.

Elle n’a aucune sympathie pour la pensée qu’elle qualifie de "machiniste" qui vise par exemple à rendre la semence comme une machine : "Il n’y a aucune humilité là dedans" ! Il faut aussi prendre en compte l’air, l’eau, dans la confection d’un pain.

Fazia se questionne sur tout ce qui l’entoure, avec un sens certain de la révolte, de l’indignation : "J’ai toujours été rebelle et radicale [...] C’est mon devoir d’alerter. [...] Ma colère, c’est ma meilleure pote".

 

Mais les meilleur·es potes sont parfois aussi ceux avec qui il faut apprendre à composer. En l’occurrence, sa colère lui jouait des tours lors de ses interactions avec son entourage.

C’est alors qu’elle décide de donner des suites plus concrètes à sa colère, de le faire en étroite relation avec des pratiques concrètes, et des pratiques pédagogiques.

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- - Et c’est là que RdC intervient - -

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> Non seulement pour approfondir ses connaissances et s’outiller :

Elle suit la formation de sept jours de RdC nommée Cyprès, qui lui a permis de mieux structurer sa pensée autour des multiples enjeux de notre alimentation, dans une visée systémique. "C’était juste magnifique", nous dit-elle.

> Mais aussi pour perfectionner ses savoirs-faire et savoirs-être d’animatrice :

Le cycle d’"initiation en cuisine écologique et politique" Orme, essentiellement animé par des volontaires de RdC, permet de se former en formant d’autres, et de travailler sa posture, afin "d’inviter les gens à embrasser doucement ce chaos" selon ses propos. Mais aussi de concerner les personnes par leur alimentation. De leur donner un sens de la "responsabilité commune" vis à vis du système alimentaire, de la santé collective, etc.

Et après trois soirées en co-animation, elle précise : "j’ai appris autant que j’ai donné" : pour donner sens à sa colère, pour sortir de ses peurs sur la prise de parole, pour approfondir des sujets qu’elle connaissait moins, pour se rendre compte de la gymnastique que demande la gestion d’un groupe, et enfin travailler sa posture, en vue de nourrir les questionnements et les engagements des personnes qu’elle a en face, sans les rebuter par une posture trop colèrique ou militante. Elle tire notamment comme apprentissag de "toujours rester en empathie avec tout le monde", afin que chaque participant·e se sente légitime d’être qui il est, d’avoir ses propres avis.

(Le responsable des volonterres que je suis n’est pas peu fier à ce moment là de la rencontre, ndlr).

Fazia en pleine action d’animation :

Elle planifie aussi de construire une nouvelle version du jeu de la ficelle, à savoir le jeu de la ficelle du pain.

Elle va surtout nous manquer, car elle partira bientôt pour un long voyage à vélo avec son compagnon, jusqu’en Géorgie, à la découverte de paysan·nes, d’alternatives etc. Quand on lui demande pourquoi ? Elle répond avec toute sa simplicité et son émerveillement : "je veux aller voir les blés géorgiens, parce qu’ils sont magnifiques".

 

Resplendissante, inspirante, engagée de tout son être...

Fazia continuera à toucher et inspirer tout ce(ux) qu’elle croise !!!

(Retrouvez Fazia dans l’équipe cuisine de la Petite Foire Paysanne du 29 au 31 juillet, et rejoignez l’équipe de volontaires en vous inscrivant ici).