- - - Témoignage d’un volonterre heureux de renaître - - -
Après Maxime Cowez, c’est au tour de Maxime Geens de venir passer du temps à nos côtés. Dans ce témoignage, Maxime revient sur cette expérience riche d’apprentissages qui a lui a permis de prendre le temps d’explorer le métier d’animation et de mettre de nouvelles ressources dans ses bagages..Merci infiniment pour son engagement et beau chemin à lui !
Cela fait deux ans que je suis bénévole dans diverses associations. Ne vous inquietez pas, je vais bien. Le bénévolat c’est une manière d’apprendre, de rencontrer, de travailler que j’ai eu la chance de vivre et que je souhaite partager avec vous aujourd’hui.
Si je vous dis que je vais bien, c’est qu’il m’est souvent arrivé de passer pour une curiosité quand les gens comprenaient que je ne gagnais pas d’argent pour ce que je faisais. Les amis avaient peur qu’on se serve de moi, pour la famille c’était une inquiétude par rapport à mes priorités d’avoir un toit et à manger, pour l’administration c’est une méfiance par rapport à un citoyen qui pourrait bailler aux corneilles en étant payé par l’état tout en oubliant de penser à l’état,l’onem et surtout à prendre le premier travail à plein temps possible.
Que l’état se rassure, on peut être bénévole et chercher du travail. On peut même être bénévole en ayant un travail. Mais si je vous parle de ces ressentis, c’est que j’ai la sensation qu’il y a de plus en plus de personne à avoir besoin de nager à contre courant de la sainte trinité du plein temps métro-boulot-dodo pour s’asseoir sur le rebord de la rivière et se demander : “Est-ce que ce que je fais fait sens ?” Pour moi, pour le monde dont je fais partie.
Après avoir pris le temps pour cette question, il faudra des lieux, comme des îles, pour s’essayer à une autre vie. Des lieux peuplés d’habitant.e.s accueillant.e.s pour tester une activité, comme une intuition, qui pourrait faire sens. Rencontre des Continents est un de ces lieux.
Je me suis engagé pour deux mois de bénévolat avec Rencontre des Continents en co animant le Cycle Orme (initiation à la cuisine écologique et politique) et en soutenant l’événement Nourrir le Quartier. Dès les premiers moments avec l’équipe un soin était donné. On me rappelait de ne pas prendre trop de travail en charge, de me concentrer sur mes deux événements. Cela m’a particulièrement touché d’entendre cela de la part d’une équipe ayant le courage de prendre en main une grande quantité de travail. Pour qui se délester sur le premier stagiaire venu aurait fait que du bien. C’est la force de cette équipe : elle se sent, s’entraide et prend soin, même du plus petit bénévole. Cela m’a donné le ton pour avoir un regard sur la prise en main de mon travail à mon rythme tout en étant un soutien pour mes collègues.
C’était aussi la redécouverte du métier d’animateur, en ayant le temps de l’apprendre. De comprendre comment faire une bonne prépa, de plonger dans la matière afin d’être prêt pour le jour l’animation.
Durant le jour de l’animation, c’est savoir jongler avec les imprévus, accueillir et rencontrer un groupe. Leur transmettre un savoir qu’on vient d’acquérir tout en partageant avec eux leurs visions, leurs propres savoir. C’est s’ouvrir à de nouveaux points de vue.
C’est la confiance de ma maître de stage Margot Thevenin, d’avoir cru en moi, de m’avoir laissé prendre des parties de son animation en main. C’est aussi sa patience, d’avoir pris le temps de me transmettre ses outils.
Pour mois, c’est ça un bénévolat : se donner le temps d’acquérir de nouvelles expériences en s’essayant à une autre vie. C’est se rappeler qu’il y a un tas de personnes remplies de bienveillance qui sont prêtes à le partager si on le leur demande. Et c’est finalement repartir mieux outillé vers un monde qui m’apparaît moins froid à présent.
Aujourd’hui je replonge dans le courant avec ce sentiment d’être un étudiant qui vient de recevoir un cour magistral d’animation. De ces cours qui ne vous apportent pas que de la matière mais ouvrent l’horizon vers de nouveaux questionnements sur la vie ensemble, l’environnement, le mieux mangé et une cuisine écologique délicieuse.
Pour conclure, durant ces deux mois de stage j’ai commencé un cour d’espagnol. Quand on m’a demandé ce que je faisais comme travail, j’ai répondu : stagiaire en animation. Car je sentais que je n’étais pas que « sin trabajo » ces temps-ci. Je faisais quelque chose à Rencontre des Continents. Je prenais le temps de me laisser renaître.
Maxime Geens